Au commencement était le taille-crayon
Ou comment, mine de rien, les outils à affuter les crayons se taillent une place essentielle parmi les accessoires indispensables d’un illustrateur.
En effet, à l’origine de toute œuvre picturale, se trouve l’esquisse ou le crayonné détaillé. Or pour que le trait soit précis, le crayon doit présenter une mine suffisamment pointue.
J’ai commencé par utiliser des taille-crayons « classiques », présents dans la trousse de chaque écolier.
Des indémodables. Le premier est le taille-crayon simple en métal, basique voire minimaliste mais peu encombrant, efficace et quasi-increvable.
Le second, plus sophistiqué, s’avère très rapidement pratique. Doté d’un réservoir, il permet de résoudre le problème de ne savoir quoi faire des copeaux et des particules de mines produits lors de la taille en l’absence de poubelle à proximité immédiate.
Si en plus l’objet présente deux embouts, comme celui figurant sur la photographie ci-dessus, des crayons à plus large diamètre peuvent être pris en charge, ce qui peut être appréciable.
Cependant, je me suis trouvée souvent dans le cas de figure où la mine était taillée au maximum, et pourtant elle n’était pas assez pointue ou fine pour l’usage que j’aurais souhaité en avoir.
Je me suis alors tournée vers le cutter, l’ami de tout mangaka pratiquant la pose de trames, pour obtenir la mine plus fine dont j’avais besoin. Je me sentais au départ un peu comme Rahan avec son fidèle coutelas, mais par la suite j’ai appris que c’était une pratique courante parmi les artistes les plus exigeants !
Par ailleurs, pour le même usage, j’ai découvert un mini taille-crayon, dans lequel on ne peut insérer que la pointe du crayon. Je suppose qu’au départ il a été conçu pour les utilisateurs de porte-mines. J’ai vraiment été intriguée la première fois que j’en ai vu un dans une papeterie japonaise. Je l’avais acheté sans être trop sûre d’en avoir vraiment l’usage. Désormais je l’utilise en complément, comme le cutter, pour affiner une mine taillée pas assez bien aiguisée.
Enfin, dans la dernière catégorie de ma collection de taille-crayons figurent ceux qui sont réglables. Du matériel de précision. Enfin, théoriquement. Je viens d’acquérir le Dahle 133 dont j’avais entendu dire le plus grand bien, et j’avoue que je suis très déçue.
Il s’adapte au diamètre du crayon et c’est une bonne chose, mais le réglage de la finesse de la mine ne permet pas d’obtenir de très bons résultats. Je me demande si je n’ai pas acheté un exemplaire défectueux ou si ce sont bien ses performances attendues. Dans ce cas, je ne comprends pas tous les éloges à son sujet.
Par contre, rien de tel à reprocher au T’Gaal, mon petit chouchou, l’outil que je préfère, vraiment efficace, normal il est Japonais ! De la marque Kutsuwa, disponible en plusieurs couleurs, il présente un petit réservoir, il est réglable concernant l’angle de la taille et donc la finesse de la mine souhaitée, il est parfait.
Seul bémol : je l’utilise tellement souvent pour avoir toujours des mines parfaitement pointues que je finis par l’user et un remplacement devient nécessaire au bout d’un certain temps, à peu près un an. Il continue cependant à très bien fonctionner pour un usage courant, mais pour avoir des mines presque aussi pointues qu’une aiguille, il vaut mieux le changer.